En cours de chargement...
Cet ouvrage a pour but de montrer la survivance des idées médiévales dans la cartographie du xvie siècle, sous plusieurs aspects originaux. L'étude procède non seulement à partir du genre médiéval des mappae mundi, mais encore des textes de géographie descriptive. En effet, comme nombre de descriptiones orbis peuvent être considérées comme des cartes du monde sous forme écrite, il importe d'apprécier leur signification dans le contexte textuel où elles apparaissent et de mesurer les correspondances et les divergences qui s'aperçoivent entre les deux types de représentation.
D'autre part, même si la découverte du Nouveau Monde introduisit d'évidents changements, l'influence de la description de l'orbis tripartitus médiéval reste sensible au xvie siècle. Enfin, en ce qui concerne le rapport, au sein des cartes elles-mêmes, entre la figuration et le texte, là où l'on perçoit traditionnellement au xvie siècle la naissance de la cartographie scientifique, l'étude démontre la survivance des mirabilia (animaux exotiques et monstres humains) et de la figure de deux souverains fréquemment représentés sur les mappae mundi médiévales, Alexandre le Grand et le Prêtre Jean.
Il ressort de cette monographie fouillée, appuyée sur l'examen approfondi de nombreux documents que, les cartes pré-modernes comme les mappemondes médiévales étaient de façon indissoluble à la fois des documents " scientifiques " et des supports de nature religieuse invitant à la méditation allégorique. L'auteur Margriet Hoogvliet enseigne à l'université d'Amsterdam (Pays-Bas) ; ses publications portent sur les aspects culturels de la cartographie médiévale et prémoderne et sur textes, images et médias de la fin du moyen âge jusqu'au début du xviie siècle, thème sur lequel elle a dirigé une récente publication collective (Multi-Media Compositions from the Late Middle Ages to the Early Modern Period, 2004).