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Le phénomène cathare en Languedoc, aux XIIe et XIIIe siècles, est l'aboutissement d'un plus large phénomène millénaire de courants gnostiques et d'hérésies manichéennes venus d'Orient et de l'Europe balkanique. Il relève du passé. Mais pas seulement. L'instrumentalisation touristique d'un pseudo "pays cathare" actuel fait, à l'évidence, bon ménage avec une intentionnalité idéologique politico-religieuse.
Le catharisme est systématiquement placé dans le camp du bien, celui d'une authenticité évangélique paléo-chrétienne. L'Eglise catholique romaine est dans le camp du mal, celui des affreux croisés, comme disent les islamistes. C'est somme toute un traitement manichéen, au sens actuel du mot, de ce néo-manichéisme que l'on appellerait catharisme La vérité, c'est que, plus qu'une hérésie, ce fut une véritable religion qui professait la haine de la Création, de l'Incarnation, de la transmission de la vie.
Nonobstant ses affirmations d'appartenance chrétienne, il s'agissait d'un réel nihilisme. Déjà. On en retrouve aujourd'hui les idées fondamentales dans ce que saint Jean-Paul II désigna en effet prophétiquement par l'expression de "culture de mort" : celle de la barbarie contemporaine. Voilà pourquoi il faut à la fois en finir avec l'entourloupe "marketing" du pseudo "pays cathare" et avec la désinformation historico-religieuse sur le catharisme réel.
Mais il faut aussi s'interroger sur la manière dont il fut combattu et sur ce qui en a résulté pour l'Eglise catholique. C'est à cette tâche que s'est consacré avec sa coutumière rigueur, Bernard Antony, répondant aux questions pertinentes de Cécile Montmirail. Leur ouvrage nous amène aussi par l'abondance des citations, pour la plupart extraites des sources d'époque, dans une passionnante plongée dans l'univers culturel de la chrétienté médiévale.