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La critique des sciences humaines est présentée dans ce livre selon deux axes de réflexion : épistémologique et éthique. Après avoir analysé l'histoire de la naissance des catégories nécessaires à la production de l'ensemble de discours appelés "sciences humaines" - en particulier la catégorie d'HOMME telle qu'on la trouve dans le projet d'une Anthropologie au XVIIIe siècle - l'auteur propose une évaluation critique de leur prétention à la scientificité.
Cette critique (de la logique interne au projet anthropologique) s'appuie d'une part sur la définition du concept de "Sujet" tel qu'il a été formalisé dans les critiques proposées par K. Marx et S. Freud de certaines tendances théoriques de leurs époques respectives ; et d'autre part sur une critique épistémologique des procédures de constitution des systèmes de concepts de base des sciences humaines : leurs objets sont établis à partir des catégories de la connaissance commune et non construits dans une problématique théorique ; leurs méthodes sont empruntées aux sciences de la nature (telles qu'on les concevait au XIXe siècle) et non établies dans le cadre spécifique de la définition de leur champ.
Cette double critique fonde une critique éthique. Le caractère empiriste, pragmatiste et évolutionniste des sciences humaines leur assigne une fonction d'aide à la décision politique, administrative, gestionnaire, pédagogique et thérapeutique, comme finalité essentielle. La question se pose alors de savoir si une telle fonction de "service" est compatible avec la liberté nécessaire à la production d'une connaissance scientifique.