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Les pratiques mémorielles et patrimoniales, adaptées au contexte de leur époque, traduisent toutes un besoin de spécifier des manières d'être, des manières de faire, parfois des témoignages d'une histoire traumatisante, sanglante, destructrice, des contextes de cohabitation pluriethnique, un rapport nouveau à établir avec des clientèles touristiques, des professionnels du tourisme, de la culture, de la protection du patrimoine.
Nous plaidons dans cet ouvrage pour le développement d'une anthropologie politique du patrimoine qui émerge du regard en perpétuelle évolution qui est porté sur le passé, la mémoire des lieux, la transmission des connaissances et des savoir-faire, mais aussi sur la multiplication des commémorations, des pratiques mémorielles, sur la transformation des musées de société, des musées d'histoire, sur les choix de collecte muséographique et d'exposition, sur les choix d'inscription sur des listes de protection du patrimoine matériel ou immatériel.
Les exemples développés ici, à travers les démarches muséographiques et urbaines à Bayonne, à Dax, à Bucarest, à Bordeaux, à Montréal, les lieux de mémoire de la Nouvelle-France en Poitou-Charentes, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, illustrent chacun à leur manière le besoin de témoigner de son identité, d'une identité menacée ou ressentie comme menacée, à travers une démarche de patrimonialisation ou encore un rituel de commémoration, autour de quelques dates emblématiques d'une construction communautaire, locale ou nationale.
L'outre-mer nous interpelle sur le passé colonial esclavagiste et le devoir de mémoire, sur le regard porté sur le patrimoine maritime ou religieux. Ces textes témoignent d'une certaine idée du voyage, de la quête d'authenticité, du retour sur des identités culturelles partagées et d'une certaine façon d'habiter touristiquement un espace de mémoire, un espace patrimonial.