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Le 22 juin 1940, le caporal Léon Noguéro du 49e Régiment d'Infanterie de Bayonne est fait prisonnier par les troupes allemandes dans les Vosges, au hameau Les Feignes, les armes à la main. Durant cinq années de captivité passées en Allemagne, il sera rattaché à un kommando de travailleurs du bâtiment (BAB 45 - Bau Arbeits Bataillon) et affecté dans un premier temps à Urlau (Leutkirch in Allgäu - Bade-Wurtemberg) puis muté successivement dans les villes d'Hannover, de Munster, de Bremen, d'Osnabrück, de Magdeburg pour y accomplir des missions civiles à la suite des dégâts occasionnés par les bombardements des Alliés.
Ce témoignage est le fruit d'une retranscription intégrale en deux volumes de près de 350 correspondances et diverses notes écrites au moment des faits. Il se confond avec la mésaventure collective de ses propres camarades prisonniers de guerre et par l'expérience d'une cohabitation forcée auprès de civils allemands. De nombreuses références calendaires restituent également dans le temps des faits historiques et des mesures introduites en France par le gouvernement de Vichy sous l'occupation allemande.
Avant l'ultime bombardement de Magdeburg le 17 avril 1945, devant l'avancée des troupes russes et la terreur qu'elles inspiraient à son détachement de sentinelles allemandes en pleine déroute, cette interminable période de captivité s'achève pour Léon Noguéro le 2 mai 1945, libéré par les américains, dans le Nord de l'Allemagne, à Helm (Mecklembourg-Poméranie), à 90 km au sud-est de Hamburg.