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Sous le terme de " proférations ", l'auteur désigne des textes destinés à la lecture à haute voix, lectures qu'il profère " en faucheur " : " Mon corps en apparence immobile est en marche et, tenue à bout de bras, une faux invisible. Je fauche la ligne de caractères. Je vais à la ligne comme le faucheur se retourne, se retournait, au bout du champ. " Mais ces " partitions à poumonner " habitées de colère, d'une force de vie farouche, et tout aussi bien d'un humour caustique, ravageur, sont avant tout des poèmes en prose, blocs d'énergie, qu'il nous paraissait important de relier par-delà les dates d'écriture – Jacques Roman y revient depuis environ vingt-cinq ans.
Sont en effet rassemblés ici treize textes, certains déjà publiés dans les années 1990 mais pour la plupart inédits, certains tout juste écrits. De la colère, donc, quant à l'état du monde, la condition humaine, devant toute forme d'injustice ou d'instrumentation de la pensée. Où la phrase est rythme et reprise, souffle : la plupart du temps sans ponctuation aucune, " bribes, se déroulant, roulant les unes sur les autres, se frottant, empiétant, cognant, oscillant, piétinant, faisant marche arrière ou avant, se télescopant, s'enracinant, déplaçant, détonant...
".