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Le meurtre de Marion Crane est sans nul doute l'un des plus célèbres de l'histoire du cinéma. Il est néanmoins surprenant que le tableau qui ferme le dispositif qu'a conçu Norman pour épier ses victimes n'ait jamais été identifié autrement que par son thème, Suzanne et les vieillards. Si l'on peut aujourd'hui lever l'énigme de son auteur, Willem van Mieris, il nous reste à reprendre l'étude de ce tableau pour élucider le rôle qui a été le sien dans la mise en scène qu'Alfred Hitchcock a imaginée pour la fameuse scène de la douche.
Véritable clef herméneutique du film, le tableau, en introduisant la figure de Suzanne, va soumettre la fiction Hitcockienne au programme iconographique et allégorique qui s'est développé dans la peinture occidentale à partir du livre de Daniel. Si la mort de Marion est la troublante réponse à la résurrection de Suzanne, c'est qu'elle est la double condition anthropologique et morale à partir de laquelle Alfred Hitchcock entreprend d'interpréter les transformations qui affectent la société américaine au début des années 1960.