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Le Capitalisme et ses agents se veulent iconoclastes et brûlent les « grands récits » dont le sens échappe à la logique marchande : le christianisme et le communisme sont les cibles, depuis longtemps, des chantres du libéralisme, car ils recèlent encore des propositions stimulantes pour la refondation d'une espérance dans le climat de veulerie et d'imposture idéologique actuel.
Ce livre interroge le paradoxe chrétien par lequel la terre croise le ciel à cause du Christ qui, de condition divine, a pris chair en l'humanité en assumant la mort et l'effacement de la distance transcendantale du divin.
Cette position fondamentale du christianisme, qualifiée par Saint Paul d'anéantissement des privilèges divins (kénose), fut au centre de la théologie franciscaine médiévale, avec Saint Bonaventure notamment. L'Incarnation-Mort-Résurrection constitue aussi, à l'aube du XIXe siècle, le socle de la réflexion de Friedrich Hegel qui pensa le christianisme comme la réconciliation de l'universel et du singulier manifestant la présence de l'Esprit dans l'Histoire du monde.
Hegel inspira les travaux de Marx et Engels auxquels se confrontèrent les franciscains de la revue « Frères du monde » qui, entre 1959 et 1973, tentèrent de penser les conséquences politiques de l'adhésion aux propositions spirituelles et théologiques du christianisme. Et si les pierres rejetées par les bâtisseurs du Grand Marché, devenaient pierres d'angle de la Res publica du peuple souverain ?