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La production de chiffres est au coeur des mobilisations féministes et des politiques du genre, que l'on pense aux quotas de femmes, aux indicateurs sexués, aux procès pour discriminations, au gender budgeting ou au décompte des féminicides. Vecteur potentiel d'une prise de conscience de l'existence de situations injustes et inacceptables, elle génère aussi des controverses sur ce qui doit être compté comme sur la façon de compter.
Les écarts de salaire entre femmes et hommes en sont l'illustration parfaite : suivant les modes de calcul, on passe ainsi de 25% à 9%. Pourtant, les enjeux de pouvoir et de savoir soulevés par de tels outils restent souvent dans l'ombre. Centré sur la sphère du travail, cet ouvrage vise à combler ce manque avec un double objectif : montrer comment la sociologie de la quantification permet de penser de manière critique les politiques publiques d'égalité et les stratégies des organisations s'appuyant sur des nombres et des indicateurs ; analyser le cadrage de l'égalité professionnelle et salariale qui se cache derrière les chiffres pour en révéler les jeux et enjeux politiques.
Il s'appuie sur des enquêtes approfondies en sciences sociales (sociologie, science politique, gestion, économie et droit) et des témoignages d'expertes engagées, en se nourrissant de la comparaison internationale (France, Angleterre, Danemark, Suède et Québec). Avec une postface d'Emmanuel Didier