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La course a occupé une place particulière dans l'histoire de l'Algérie ottomane. Elle a été à l'origine de la fondation de la Régence d'Alger qu'elle a accompagnée jusqu'à la fin. Elle lui a donné certaines de ses caractéristiques et lui a assuré un statut particulier au sein de l'empire ottoman, comme elle a marqué les péripéties de sa politique extérieure. La persistance de la course, même sous des formes réduites, à une époque où tout la condamnait, indique qu'au-delà des objectifs économiques ou politico-militaires, se pose le problème de son rôle social et de sa dimension symbolique.
On sait que longtemps après sa disparition, elle a continué à imprégner les esprits des deux côtés de la Méditerranée, à travers le cliché sur "le nid de pirates" auquel répondait en écho le mythe de "l'âge d'or". Les belles pages de Braudel sur la course en Méditerranée ont rendu ce genre de procès complètement obsolète pour les historiens sauf à l'étudier en tant que composante des conflits de mémoire.
L'histoire n'est pas un tribunal, disait Georges Lefebvre. Si ce problème est abordé ici, ce n'est pas pour glorifier ou stigmatiser, mais pour essayer de comprendre la vie et les activités des hommes du passé dans des contextes qui ne sont plus les nôtres.