Biographie de Georges-Ivanovitch Gurdjieff
Georgi Ivanovitch Gurdjieff naît en 1877 (? ) à Alexandropol, d'un père grec et d'une mère arménienne. Son enfance est imprégnée des récits et poèmes d'une antique culture orale dont son père était dépositaire. Il reçoit une éducation à la fois scientifique et religieuse. De nombreux faits le convainquent qu'une connaissance réelle de l'homme et de la nature avait existé dans le passé. Accompagné par quelques " Chercheurs de Vérité ", il entreprend de périlleuses expéditions.
Gurdjieff réussit à entrer en rapport avec des communautés isolées d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie Centrale et du Tibet, au sein desquelles il recueille les éléments dispersés d'un enseignement traditionnel. Il parvient ales vivre et à reconstituer l'unité de la connaissance qu'il cherchait. En 1912 c'est un tout autre homme qui apparaît à Moscou ; l'un de ses premiers élèves, P. D. Ouspensky, en témoignera plus tard, dans son livre Fragments d'un enseignement inconnu.
La guerre, puis la révolution le conduisent à Tiflis, puis à Constantinople, avant qu'il ne s'établisse en 1922 près de Fontainebleau, où il fonde "l'Institut pour le développement harmonique de l'homme". Dans les années trente, il finit par le fermer et vit alors à Paris, où, sous l'Occupation, il y poursuivra ses activités. Le 29 octobre 1949, Gurdjieff meurt à l'Hôpital Américain de Neuilly, mais sa pensée est transmise, et la connaissance pour laquelle il a tant lutté demeure vivante.
Jusqu'en 1924, Georgi Ivanovitch Gurdjieff n'enseigne qu'à un petit cercle d'élèves, en leur communiquant ses idées d'une façon directe. Cette année-là, à la suite d'un grave accident, il estime nécessaire de les faire connaître "sous une forme accessible à tous". A travers un livre, il susciterait chez un lecteur inconnu un courant de pensées inhabituel. Dès lors, sans délaisser pour autant ses autres activités, il se plie au métier d'écrivain, avec une sorte d'habileté artisane.
Son oeuvre est écrite dans des conditions souvent difficiles et dans les lieux les plus divers. Quelques années plus tard, ce n'est pas un seul mais toute une série de livres qu'il achève. Il intitule cet ensemble "Du tout et de tout". Les Récits de Belzébuth à son petit-fils en constituent la première partie. En 1948, un an avant sa mort, Gurdjieff en fait préparer l'édition en plusieurs langues.
Lannée 1950, il paraît simultanément en Amérique, en Angleterre et en Autriche. Il n'est publié en France qu'en 1956. Ce livre est aussi un événement humain, il s'adresse à tous ceux qui portent en eux des questions fondamentales auxquelles ni la science, ni la philosophie ne leur ont paru fournir de réponse. Ce livre sera une traversée difficile, en terre inconnue, mais pour qui accepte de s'y engager, une bien grande aventure.