La croissance est de retour et, sans doute, le chômage décroît. Mais pas son noyau dur, ou guère. En tout état de cause, les formes de l'emploi salarié se sont massivement transformées depuis la fin des Trente Glorieuses. De plus en plus souvent flexibles, précaires, temporaires, à temps partiel, les nouveaux emplois ne permettent plus de reconduire à l'identique les anciennes normes de l'Etat providence qui reposaient sur l'emploi salarié à plein temps et stable. D'ou l'incohérence croissante de notre système de protection sociale, écartelé entre les normes d'hier et les pressions d'aujourd'hui. Que faut-il préserver à tout prix des acquis et que doit-on concéder, aux logiques nouvelles ? Si nous nous refusons à la multiplication du nombre des exclus et des " travailleurs pauvres ", et si nous voulons préserver un modèle social adapté à l'humanisme européen, il n'est pas de question plus urgente et importante à résoudre. Unanimement salué pour son exhaustivité et sa cohérence, fruit de multiples auditions organisées par le Commissariat général du Plan, le rapport rendu par Jean-Michel Bélorgey au Premier ministre, ici condensé et rendu accessible au public le plus large, fait avec une clarté exemplaire le point sur les incohérences actuelles et propose des solutions à la fois réalistes et audacieuses. Des propositions que discutent librement les représentants des forces sociales les plus directement concernées (AC !, CFDT, CGT, Maison des Chômeurs) et des spécialistes des questions sociales.