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S'interroger sur les regards actuels portés sur les régimes autoritaires dans le monde luso-hispanophone, c'est se demander, à distance et à travers des objets d'étude de nature diverse, mais tous conditionnés par un certain décalage temporel par rapport aux événements historiques auxquels ils renvoient,. quelles sont les traces de ces événements et comment se transmet leur mémoire. De quelle(s) façon(s), aujourd'hui, littérature, bande dessinée, théâtre, cinéma, performance artistique, discours politiques, historiographiques et sociaux, mais aussi réalités géographiques et humaines et espace urbain communiquent-ils cet héritage aux nouvelles générations ? Envisagée dans une perspective comparative entre Espagne, Amérique hispanique et monde lusophone à partir d'approches à la croisée de l'histoire et des arts, la réflexion proposée dans cet ouvrage étudie la recomposition souvent conflictuelle de rapports stratifiés (d'effacement, d'évitement latent, de réappropriation problématique, parfois identitaire, etc.) au passé traumatique.
Car la transmission d'un passé dont les spectres s'attardent dans le présent, on s'en douté, ne va pas de sofa comment faire passer (transmettre) l'héritage, alors qu'il est peut-être impossible de faire passer (rendre acceptable) le trauma ? Comment transmettre ces blessures historiques taraudant (encore) les pays qui nous occupent en tenant compte de l'absence de consensus mémoriel, de la divergence des voix, et des multiples manières de lire ces pages de l'Histoire avant de pouvoir les tourner ? Autant d'interrogations auxquelles les contributions qui suivent apportent des éléments de réponse, sans prétendre, tant s'en faut, résoudre les difficultés qu'elles soulèvent.