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A différents moments de l'histoire des villes européennes, des politiques de démolition-reconstruction" de logements ont transformé de manière brutale des quartiers populaires centraux. Ces rénovations urbaines ont fait l'objet de vives critiques notamment centrées sur les déplacements des populations. Pourtant, depuis plus d'une décennie en France mais également aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les gouvernements mènent à nouveau des politiques de démolition de grande ampleur dans des quartiers dits défavorisés, principalement d'habitat social.
Ces transformations sont légitimées par des objectifs flous et controversés de "mixité sociale", de désenclavement et de "requalification" des "grands ensembles". Ce sont les discours, les pratiques et les effets de ces politiques que les 24 contributions de cet ouvrage analysent, réinterrogeant in fine le sens de ces rénovations, en particulier pour les habitants concernés, selon cinq axes principaux : le renouvellement de l'action publique, les voies contestées de la concertation, la mixité sociale, le relogement et ses trajectoires et enfin l'évaluation.
La diversité des contextes et des acteurs montre qu'il n'y a pas une mais des rénovations urbaines. Pourtant, certains invariants traversent les divers sites concernés, que ce soit le sens d'une injonction à la mixité sociale, la faible participation des habitants, en particulier des immigrés - même lorsque des dispositifs sont mis en place comme en Allemagne -, ou une amélioration des trajectoires qui bénéficie surtout aux groupes sociaux les plus en capacité de se saisir des opportunités.
Même lorsque de véritables dispositifs d'évaluation sont mis en place, le jugement sur ces politiques reste mitigé. montrant davantage une amélioration de la qualité des espaces urbains qu'un changement des situations socio-économiques des habitants et de la vie quotidienne.