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La France entretient une relation ambiguë avec l'Algérie depuis de nombreux siècles, commençant par différentes incursions dès le 16e siècle pour déboucher sur la conquête en 1830 avec une colonisation de pris d'un siècle et demi, une guerre de huit années et des centaines de milliers de morts, principalement des civils algériens. Les responsabilités sont unilatérales et la France le sait ; elle s'est salie en Algérie en institutionnalisant la torture et en commettant, dans cette contrée proche, des crimes contre l'humanité pires que ceux des nazis, afin que les Algériens ne relèvent plus jamais la tête parce qu'on les avait considérés comme inférieurs car musulmans.
L'âme des Algériens a résisté au joug colonial en silence, encaissant les humiliations successives tout en portant l'idéal révolutionnaire de redevenir des hommes libres. Le sacrifice de ses chouada est ancré dans la mémoire de chaque famille algérienne. Depuis 1962, la France ne sait pas comment digérer ce trauma colonial car toujours incapable de considérer l'ex-indigène algérien comme son égal, y compris dans ses relations bilatérales tous secteurs confondus, lui déniant même aujourd'hui son existence en tant que nation avant la conquête en 1830.
Ce déni est une insulte caractérisée à toute la nation algérienne, de surcroît lorsqu'elle émane du premier responsable français, le président de la république, Emmanuel Macron. Cette idéologie française sur l'Algérie semble tenace, y compris venant d'historiens réputés comme Benjamin Stora, historien conseiller des princes depuis plus de 30 ans, incapable dans son rapport mémoriel de 2021 de franchir un palier vers une véritable réconciliation.
Ce politicien historien a été obligé de faire le détour par l'Asie pour tenter de justifier l'impossibilité de présenter des excuses sincères concernant la barbarie coloniale française en Algérie. Le monde fantasmé de Stora est une reculade dans le rapprochement des deux peuples. L'absence étrange de réponse officielle algérienne sur cette question mémorielle, source d'incompréhension et de malaise, renforce l'urgence de combler ce vide.
Le professeur Larkeche accepte de répondre frontalement au Président Macron et à Benjamin Stora pour recentrer le débat sur l'essentiel, la reconnaissance et la réparation des crimes coloniaux français en Algérie afin que les mémoires cessent de saigner des deux rives de la méditerranée.