Former des psychothérapeutes est une visée paradoxale : il s'agit d'un cheminement personnel, et non essentiellement d'acquisitions et de connaissances intellectuelles et techniques. Nous le constaterons tout au long de ce numéro où chacun tente d'y donner réponse. Proposer à des personnes qui souhaitent devenir psychothérapeutes de groupe les conditions et le cadre nécessaires à leur propre formation pose la question des normes et du cursus. C'est une exigence à double tranchant : des argumentations diamétralement opposées sont développées sur ce point, ainsi que sur la question de la "reconnaissance" ou de l'habilitation. Peut-on déterminer des critères d'évaluation ? Peut-on éviter celle question ? Si l'acquisition d'une compétence comme psychothérapeute de groupe est essentiellement une démarche personnelle, qu'en est-il de la capacité à maîtriser la technique ? Dans chacun des domaines explorés, les réponses peuvent être différentes, qu'il s'agisse d'analyse de groupe, de psychodrame, de relaxation ou de thérapies familiales. Toutes se réfèrent à la psychanalyse, mais chacune a une origine et un héritage différents. La référence psychanalytique et la dimension groupale ne conduisent pas cependant aux mêmes pratiques, aux mêmes élaborations théori ques, aux mêmes exigences méthodologiques, aux mêmes expériences personnelles. Ce numéro fait date, dans le cadre de la Société française de psychothérapie psychanalytique de groupe. C'est la première fois que ceux qui oeuvrent en ce sens, parfois depuis de longues années, ont la possibilité d'expliciter leurs perspectives, de les échanger, d'en débattre.