En cours de chargement...
Publiée en 1893, Salomé, une pièce écrite par Oscar Wilde directement en français (selon lui "la seule langue véritablement authentique" avec le grec classique), resta interdite en Grande-Bretagne jusqu'en 1931. Mettant en scène dans l'esprit "fin de siècle" l'histoire, chère aux décadents, de Salomé dansant devant Hérode pour obtenir la tête de saint Jean-Baptiste, Oscar Wilde campe le personnage d'une femme fatale et enchevêtre les thèmes d'Eros et de Thanatos dans un cadre lunaire et intemporel.
Salomé a inspiré de nombreux peintres, depuis Rogier van der Weyden, Memling, Cranach l'Ancien, le Titien ou le Caravage jusqu'à Gustave Moreau, mais aussi des écrivains comme Heine, Flaubert, Mallarmé, Huysmans, Laforgue et Apollinaire, sans parler du compositeur Richard Strauss et du réalisateur Ken Russell. Les illustrations poétiques, grotesques et sensuelles du sulfureux Aubrey Beardsley, un dandy se rebellant lui aussi contre les tabous et les interdits de l'époque victorienne, firent autant scandale que la pièce elle-même.
Cet artiste mort à vingt-cinq ans, qui fut le directeur artistique de la revue The Yellow Book (dont il dessinait entre autres les couvertures), puis de la revue Savoy (dans laquelle il publia ses illustrations de Vénus et Tannhäuser), acquit la célébrité principalement grâce à quatre chefs-d'oeuvre : Le Morte d'Arthur en 1893, d'après Sir Thomas Malory, Salomé en 1894, La Boucle de cheveux enlevée, d'après un poème d'Alexander Pope (1895-1896), et Lysistrata d'Aristophane.
D'autres projets, comme les Satires de Juvénal, Les Liaisons dangereuses, Mademoiselle de Maupin ou les Histoires d'Edgar Poe, ne purent être menés à bien en raison de sa mort précoce.