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L’auteur situe essentiellement l’espace du soin dans l’articulation entre le l’intime, le singulier et le facteur social, tout comme la psychothérapie institutionnelle qui posait la question du soin entre singulier et collectif, dans une démarche structurale et non phénoménologique. Pour les adolescents, c’est une évidence ; le rapport au social est une part importante de leur vécu, de leur souffrance.
Leur désordre ne laisse pas indifférent, il questionne le social, à travers ce qu’ils font et surtout ce qu’ils sont. Leur rapport à l’autre, à la dépendance, au sacré, au corps, à la mort, n’est souvent qu’un écho général à ce qui se passe pour les autres catégories de la société. Ils jouent de leur corps, ils le maltraitent parfois, ils en font usage à hauteur de l’inacceptable. Ils bousculent les a priori, ils révoquent l’ordre social, ils poussent ainsi ceux qui les accompagnent à se questionner.
Ils ne font pas que contester l’autorité, ils interrogent surtout sa pertinence et sa légitimité. En raison d’une demande accrue de consultation les concernant, ils se trouvent régulièrement projetés sur la scène clinique. Ils y arrivent rarement seuls. Ils y viennent accompagnés par les parents, les proches, les éducateurs, les juges, les professeurs, la médecine scolaire. C’est là, dans ces relations, dans ces interactions, que l’on prend, en quelque sorte, le pouls d’un monde ; c’est ici même que l’on peut prendre la mesure des tensions, des aléas, des revers et des modifications sociales, ou tout simplement des effets du social, sur leur psychique.
Leur vie psychique en dépend, sans s’y résumer. Elle y trouve des échos, des points d’appui, elle s’en départit et s’en défait, elle s’y fait. C’est sur la trace de ces allers-retours que nous avons souhaité nous engager.