"Sel", ou la conquête de l'irrationnel. Ce cantique de Myriam Boisaubert réunit huit variations autour de l'amour, du désir, du plaisir. Il y est aussi question de la mer, du monde animal, végétal et minéral ; un environnement, une symbiose qui alimente la vie, lui donne un horizon, une musique, un sens. Quantique aussi, car sa prose sensible et sensuelle, cristalline et soluble, salée et sucrée, joue avec les mots à la manière d'une photosynthèse. Elle fait naître une ubiquité, comme si l'écriture rendait visible ce que l'on ne voit pas. La sonorité des mots, leur magie, leur étrangeté et les images qu'ils suggèrent lorsqu'ils se mêlent, s'entrechoquent, ricochent. Visions surréalistes, hallucinatoires, goûteuses et charnelles comme dans le dernier chant "Bleu bac" qui ponctue le recueil. Une balade érotico-culinaire mise en musique par Rodolphe Burger avec deux versions inédites sur le disque qui accompagne ce livre.