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" Le baiser isolé est rarement un problème pour les amoureux, c'en est sans doute un pour la littérature. Car autant elle aborde le thème du plus grand nombre de baisers possible, autant elle s'intéresse au baiser singulier. Celui-ci est un événement qui doit éclipser toute pluralité. Scène chargée symboliquement, le baiser singulier est un phénomène de l'art qui doit être questionné à la lumière de sa place et de sa fonction dans chaque oeuvre.
La phrase maintes fois citée et attribuée à Jean Paul, " Dix baisers sont plus facilement oubliés qu'un seul ", montre clairement que le baiser unique et sans pareil appartient bel et bien à la réalité humaine de la vie et de l'amour. Pour le savoir, il n'y a nul besoin de citer des poètes, certes, mais une valeur particulière lui revient pourtant dans la littérature, dans la structure délicate d'un roman, d'une pièce, d'un film : c'est un événement spectaculaire de la création ".
Ainsi Peter von Matt fixe-t-il les règles du jeu - les règles de lectures - qui lui font visiter les baisers littéraires, sur lesquels il fonde, avec sa malice habituelle, la science de l'osculologie (science du baiser) fondé sur la poétique, l'imaginaire, voire la métaphysique. De Kleist à Marguerite Duras, un beau voyage au pays du bonheur qui fait parfois le malheur de l'écrivain, et du malheur qui fait son bonheur...