" Il dit ce qu'il veut ", écrit Paul Valéry de Bossuet. Lire ou relire les Sermons et Oraisons funèbres, c'est sans doute d'abord cela : faire l'expérience...
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" Il dit ce qu'il veut ", écrit Paul Valéry de Bossuet. Lire ou relire les Sermons et Oraisons funèbres, c'est sans doute d'abord cela : faire l'expérience d'une langue classique qui atteint un point d'équilibre absolu, qui dit exactement, à la lettre près, ce qu'elle doit dire. Mais dans ces " douze sermons qui sommeillaient dans l'ombre et doivent se retrouver tout étonnés de respirer à nouveau l'air du dehors ", comme dit Michel Crépu dans la Présentation, Bossuet ne pratique pas l'éloquence de la chaire pour ne rien dire. Devant un public de courtisans frivoles et de libertins cultivés à qui on ne la fait pas, il mène le combat spirituel : ses sermons, comme ceux des autres prédicateurs du grand siècle " réveillent " les vivants trop frénétiques qui en réalité " dorment ", ils engagent dans un mouvement de conversion. L'Oraison funèbre du prince de Condé, qui clôt ce volume, " achève de nous en convaincre : Bossuet, le plus méconnu de nos grands... " Présentation de Michel Crépu.