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La prise et le pillage de Rome par Alaric (24-26 août 410), dans un contexte politique particulièrement confus, furent moins un événement militaire et politique, qu'un traumatisme psychologique et moral. Les Romains, païens et chrétiens, furent bouleversés par la chute de la Ville éternelle : un mythe était brisé. Et les païens eurent tôt fait d'en rendre responsables les chrétiens : n'avaient-ils pas abandonné, puis condamné, le culte des dieux qui avaient fait la grandeur de Rome ? Loin de céder lui-même au pessimisme ambiant, Augustin prit cependant conscience, progressivement, du désarroi profond des populations, et il s'efforça, dans plusieurs sermons prononcés entre 410 et 412, de les consoler et de les exhorter à surmonter leur douleur et à ne pas désespérer des temps présents : l'Empire a subi d'autres épreuves et s'est relevé ; personne ne connaît sur ce point la volonté de Dieu.
C'est dans ce contexte et à l'occasion de cette prédication que mûrit la genèse de la Cité de Dieu.