Sexe

Sexe : drôle d'espace, drôle de mot, drôle de son pour dire et pour situer ce qui, avec Thanatos, tisse notre rapport au monde. Sexe : drôle de chose, clef et serrure, liaison et césure, afin de désigner ce qui n'a besoin de rien pour hurler à nos yeux, point focal, ligne de mire ou mât de cocagne. Sexe : drôle de chose que cette chose du bas, du bas-ventre, des bas instincts, des bas tout court, qui, c'est comme ça, ne supporte que les hauteurs, ciel et nirvana... Sexe : drôles de métaphysiques, drôles de truculences, ici et là, jadis et hier au soir. Geishas, barbons, mignons, prostituées, soubrettes, nymphettes, quidams, Adam et amants ; orgies, ripailles, orgasmes, réclames, attaches, branlettes, miroirs, tige de jade et porte de cinabre... Le sexe, donc, sans détours, ne détestant pas les atours et les violents désamours, tantôt mystique, tantôt lubrique. Le sexe, surtout, résistant à tout, brisant tout et brisant là toute ébauche de système, ne se trouvant bien, finalement, non dans l'à peine dévoilé d'une cheville pas plus que dans le vertige d'un sexe ouvert, mais dans le contraste de la triple croche et du croche-pied. A sauts et à gambades, des images en pagaille... pour goûter nos vies d'animaux amoureux.