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Dans le premier tome de ses Souvenirs. Maurice Joyeux nous avait conté son enfance, ses démêlés précoces avec le patronat, sa descente aux enfers de la clochardisation, ses premiers pas dans l'univers bouillonnant du syndicalisme et de l'anarchisme, et son voyage de 10 ans au bout de la nuit carcérale. Dans le présent volume qui recouvre la période 1946-1968, il nous dépeint l'un des moments les plus sombres de l'histoire du mouvement anarchiste français.
Son isolement tragique face à la bourgeoisie et au bulldozer stalinien. Sa quasi-implosion quand ceux qui avaient réussi une OPA sur la Fédération anarchiste s'entichèrent du matérialisme historique et participèrent aux législatives de 1956. La galère d'une poignée de militants déterminés à préserver l'essentiel... Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce livre ne se résume nullement à la seule histoire de la longue marche d'un mouvement politique en haillons et à celle de quelques enragés dont on ne dira jamais assez qu'ils furent les forgerons de la renaissance de l'anarchisme organisationnel en France.
Il nous raconte également un homme. Une vie tumultueuse. Une volonté de béton. Des doutes. De la tendresse. Un amour de livre... Et le cocktail formé par le militant politique et syndical, et l'individu, est du genre détonnant. Décapant. Vivifiant. Et émouvant