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Non sans paradoxe, c’est à Paris que Walter Benjamin trouve les traces de ce qui lui permet de
déchiffrer la nature, mieux la vérité de la modernité. Charles Baudelaire lui a servi de guide dans
ces nouveaux temples du culte marchand que sont les passages couverts. Mais, en 1930, le luxe
n’y est plus, tout comme le flâneur, c’est donc à une autre réalité que s’attache alors Benjamin,
une réalité où l’aura a disparu.
Hannah Arendt décrivait ainsi sa démarche si particulière : « Ce penseur, nourri de l’aujourd’hui,
travaille avec les “éclats de pensée” qu’il peut arracher au passé et rassembler autour de soi.
Comme le pêcheur de perles qui va au fond de la mer, non pour excaver et l’amener à la lumière
du jour, mais pour arracher le riche et l’étrange, perles et coraux, et les porter, comme fragments,
à la surface du jour, il plonge dans les profondeurs du passé, mais non pour le ranimer tel qu’il fut
et contribuer au renouvellement d’époques mortes ».
L’ouvrage examine les travaux de Benjamin dans une perspective historique, philosophique et
théorique.
Il comporte quatre parties. La première s’intéresse à divers aspects de l’analogie et du
rêve qui sont au coeur des chapitres les plus importants de Passagen-Werk. La seconde traite des
mondes oniriques du XXe siècle et se concentre plus particulièrement sur la relation entre
l’architecture, le cinéma et la presse populaire. La troisième section propose une approche
comparative permettant d’aborder l’architecture dans une perspective interdisciplinaire.
La dernière
partie explore des notions ou des procédures propres à Benjamin, depuis ses notions d’aura et de
reproductibilité mécanique jusqu’à ses méthodes de montage textuel et sa théorie d’une
technologie « seconde ».