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Eric Suchère est critique d'art et poète, non pas dans le sens d'une double activité menée de concert, mais dans celui d'une création duale avec tout ce que ce mot contient de porosité, de perméabilité, d'ambivalence. Ses textes dits de critique d'art sont soit véritablement de la poésie en prose, soit ces textes s'apparentent pleinement à des dispositifs littéraires. Et ces dispositifs d'écriture oeuvrent toujours en cohérence avec l'artiste qui est le motif du texte et dont le texte est le motif.
Il écrit pour l'art tout autant que sur l'art. La position de Suchère est unique. Et comme tout poète il interroge ses outils et la place de la création dans le monde actuel, ses enjeux sociétaux, les modes - non sans ironie et critique, seules voies pour avancer. L'art, la politique, l'art, la politique, l'art, la politique... Quelle est la question ou pourquoi poser la question ou pourquoi relier les deux comme s'il était évident qu'il y avait un art politique, que l'art avait été lié au politique, que l'art serait lié au politique, que l'art devrait être lié au politique ? Ou, en quoi ce qui est relatif à l'exercice du pouvoir ou à la réflexion sur cet exercice concerne l'art et plus spécifiquement les arts plastiques contemporains ? Une fois la question posée, rien ne va plus de soi.
On pourrait simplement se replonger dans l'histoire et dans quelques liens déjà bien établis entre les deux domaines mais l'on manquerait la cible. La cible serait : en ces temps troublés où les populismes et le capitalisme triomphent et où les utopies politiques ont presque disparu remplacées par le pragmatisme économique et la célébration de la démocratie comme seul mode de gouvernance acceptable, en quoi l'art peut-il quelque chose ? Que peut-il faire ? Que faire ?