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"Ces nouvelles sont écrites d'après nature, de la plume dont l'auteur trace ses dessins de reportages. On n'y trouvera ni autoportrait ni confidences, le "je" n'étant ici qu'une commodité d'écriture employée par le peintre...", écrit Boris Taslitzky. L'amitié entre hommes et le portrait sont les fils rouges de ce recueil qui mêle fils de la mémoire et ceux de la fiction pour que l'irracontable devienne témoignage : voilà des histoires qui rapportent le clair-obscur des êtres, de l'Histoire, de l'art.
Le peintre-poète réinvente la fiction réaliste à contenu social ; il combine les signes qui donnent à voir, à entendre des scènes tragiques et comiques qui secouent la langue française et la mémoire historique. Humour et ironie du "je" narrateur et acteur font sens, créant un effet de distanciation qui rend présence, dignité aux héros modestes de l'Histoire : figures populaires et épiques, pétries d'humanité.
Boris Taslitzky humain, trop humain, artiste combattant solidaire "avec toute l'humanité". Il écrit en survivant responsable, rare à avoir raconté, dessiné avant, pendant, après le camp nazi de Buchenwald, donnant voix et corps aux anonymes : éthique et esthétique sont ici indissociables. Ces récits-documents se ferment sur La lettre d'amour : le dessin écrit du dedans-dehors dédoublé, absorbe les mots, ouvrant sur l'oeuvre peint au présent, terriblement d'actualité.
M.D. Wicker