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Jérôme d'Astier, dans ce texte vibrant, fixe avec grâce, cette fragile alchimie entre deux êtres épris d'absolu, bientôt séparés par le lent mouvement de la vie. Et dans cette perte, il se peut qu'il n'y ait pas de gagnant. Un hiver, comme une parenthèse enchantée et lumineuse dans la vie de deux garçons, Jean et Joseph, qui partent ensemble, fuyant leur famille, leur quotidien. Ils partent sur un coup de tête vers le Lubéron, prêts à tout recommencer, à moins que tout ne commence enfin.
Portés par leur amitié amoureuse, ils se réfugient dans une maison abandonnée, au milieu de la nature endormie. Là, ils vivent comme des Robinsons, et rien, ni le froid, ni la précarité de leur bivouac, ni le manque d'argent ne les atteint. Portés par leurs rêves, tous leurs sens en alerte, ils se nourrissent d'absolu, de beauté et de liberté. Mais ils ne sont pas là par hasard. Jean écrit, la poésie est sa nourriture quotidienne.
Il veut approcher celui dont les livres l'accompagnent dans un éblouissement de chaque instant. Une lettre envoyée dans la fièvre, et c'est la rencontre avec celui qui deviendra une sorte de mentor. Joseph qui, au début, partage ce bouleversement, sera bientôt délaissé, condamné à être le spectateur impuissant de l'éloignement de son ami. Leur complicité solaire faiblira. Jérôme d'Astier, dans ce texte vibrant, fixe avec grâce cette fragile alchimie entre deux êtres épris d'absolu, bientôt séparés par le lent mouvement de la vie.
Et dans cette perte, il se peut qu'il n'y ait pas de gagnant.