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Nicolas Faure explore l' "ordre des choses" dans ses clichés de plantes ornementales luxuriantes et de haies, ainsi que de murs de clôture et de barrières qui témoignent d'un désir d'intimité au sein d'une idylle verdoyante et semi-close. On peut souvent les repérer de loin : ces plantes ornementales, légèrement dissimulées, généralement derrière de délicats treillis et clôtures, et qui, de temps à autre, s'efforcent de s'affranchir des bouleversements de l'environnement bâti, s'étirant par-dessus et autour des clôtures, parfois de manière presque menaçante, parfois en promettant silencieusement que derrière toutes ces maisons mitoyennes se cache peut-être encore une nature sauvage intacte, voire le vaste monde.
Et puis, peut-être pas : peut-être qu'il n'y a rien d'autre derrière que de la banlieue suisse. Faure rend compte de cet "ordre des choses" par des hiérarchies visuelles minutieusement composées qui reflètent la volonté des propriétaires d'affirmer leur pouvoir de propriété, de façonner leur terrain, leur territoire personnel, comme ils l'entendent. Chaque chose a sa place. Ces plantes placées avec précision, scrupuleusement "formées" pour pousser de la bonne façon et intégrées au tissu urbain, incarnent la mentalité suisse, ainsi que les changements technologiques et culturels qui, depuis la fin des années 1950, ont transformé la Suisse en un vaste patchwork suburbain.