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Ce livre aborde la question de l'abandon en architecture, non pas dans son acception négative de renonciation, mais comme possibilité qui s'offre aux bâtiments qui ont perdu leur raison d'être originelle, c'est-à-dire des bâtiments issus d'un contexte social et économique qui n'existe plus. L'auteur étudie de façon minutieuse l'architecture rurale de la région alpine, à partir de l'étude de cas du Val d'Hérens en Valais.
Cet ouvrage analyse la formalisation du terme "vernaculaire" dans le contexte architectural, en se centrant sur le territoire alpin et en abordant la mutation de ce terme lorsque la figure architecturale qu'il représente obtient progressivement une forme autonome qui se détache paradoxalement de son héritage terminologique. Cette transition est abordée sous le prisme de la théorie ou de la notion d'abandon.
Considéré sous l'angle factuel, l'abandon est celui de bâtiments issus de la culture rurale, mais aussi celui de pratiques souhaitant continuer à la valoriser au sein d'un marché sociétal et écono- mique qui lui tourne le dos. L'abandon du territoire alpin court parallèlement, en s'y superposant, à l'industrie du chalet et s'inscrit donc dans une critique de la notion de patrimoine. De même, l'abandon recoupe la notion de permanence.
Elle contribue à formaliser une pensée qui pousse les limites du cadre bâti au-delà de visions rhétoriques et les repousse en deçà des injonctions du marché. La méthode employée par l'auteur se développe selon deux volets : d'une part, l'analyse d'une série de mots-clefs qui sont habituellement associés à l'architecture rurale, afin de remettre en question les discours existants sur celle-ci. D'autre part, le travail de terrain et le relevé de la portion de territoire choisie, le Val d'Hérens, permet de mettre à l'épreuve les hypothèses formulées et de les restituer à travers l'instrument du dessin.