En cours de chargement...
A aucun moment l'on n'a cru au pouvoir de la philosophie à transformer le monde plus que pendant la Révolution française. 1789, préparé par les écrits des philosophes des Lumières, devait ouvrir la voie à l'application et à la réalisation de principes philosophiques dans le gouvernement des hommes. La révolution puis la république seraient l'oeuvre de la philosophie. Le présent ouvrage a pour but d'explorer ce lieu commun qui prévaut encore aujourd'hui.
Il vise à reprendre l'enquête en amont : que veut-on dire lorsque l'on parle de la nature "philosophique" de la révolution, des rapports de la théorie à la pratique, ou des dangers politiques de l'abstraction philosophique ? La philosophie est-elle l'instrument d'un élitisme intellectuel et politique ? Confrontant entre eux des textes d'auteurs français et allemands, où se croisent des traditions philosophiques distinctes, Ayse Yuva prend à rebours un second lieu commun, hérité du XIXe siècle, celui d'une Allemagne qui penserait la révolution sans chercher à l'accomplir, et d'une France qui l'accomplirait sans la penser.
Elle met en avant une époque et des acteurs qui, loin de s'être contentés d'interpréter le monde, ont bien visé, par la philosophie, à le transformer.