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Des forages verticaux dans la mémoire. Souvent l’autobiographie ça s’étale, ça tartine, ça se Chateaubriand. Pas de ces lyrismes chez Hervé Bougel : c’est un homme à son établi ; un manuel de la pensée qui serre le temps entre ses outils. Le temps collectif : dans Petites Fadaises à la fenêtre, 365 jours durant, il en avait livré des relevés millimétrés en rapportant le monde entier aux quelques m2 de trottoir visibles du haut de sa fenêtre.
La mémoire ouvrière, les aléas, les emballements du coeur, de la jeunesse et les désillusions parmi les besogneux de la vie, jadis évoqués en récit dans Les Pommarins (cette première expérience de l’usine), constituent aussi la matière brute de Travails, le point de départ des prospections. Mais là c’est radicalement autre chose. Vers ces gisements de mémoire, l’autobiographie verticale traverse la matière du temps : bouts d’objets perdus, lieux disparus, restes de refrains, de paroles, femmes et hommes et morts dans leurs noms, sédiments de l’amitié, etc.
Des poésies.