Dans l'Irlande superbe et sauvage du XIXe siècle, la terrible famine de 1847 jette sur les chemins des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants chassés par une effroyable misère. Ils tentent de gagner les ports, avec l'espoir de trouver place sur les navires partant aux Amériques. Parmi ceux qui réussissent à s'embarquer dans les pires conditions, beaucoup seront décimés par les maladies ou noyés dans les naufrages. Avec une poigne d'émigrants faméliques, Eileen jeune et belle irlandaise débarque à Montréal, passe la frontière des Etats-Unis et descend vers la région des grands lacs. Ici, la vie est rude à l'image du climat, mais on dit que vers l'Ouest de fabuleux gisements d'or ont été découverts. Un convoi de chariots bâchés, aux grosses roues cerclées de fer, emmène les émigrants vers cet Eldorado. Il faudra quatre mois pour parcourir les 3000 kilomètres qui séparent la Pennsylvanie de la côte californienne. Depuis la découverte de l'or dans la région, San Francisco est un amalgame d'aventuriers venus de toutes les parties du monde, par terre et par mer. Voleurs, escrocs, prostituées, tenanciers d'hôtels louches et de salles de jeux y prolifèrent. Dans cette ville où l'on tue dans les flammes de l'incendie, où la terre tremble parfois, Eileen va se trouver confrontée à toutes les aventures, soutenue par le fol espoir de retrouver son amour de jeunesse. Cruel et tendre, nostalgique et passionné, le beau roman de Jean Lainé donne à rêver, à frémir, à s'enthousiasmer. Comme le vent fou qui, à travers les landes du Connemara, lance au ciel sa ballade irlandaise.