Biographie d'Iô Kuroda
N'ayons pas peur des mots : Iô Kuroda est sans doute l'un des plus prometteurs parmi les jeunes auteurs japonais révélés ces dernières années. Un conteur plus qu'inspiré, qui marque chaque récit de sa personnalité, au dessin spontané et original. Né en 1971 à Sapporo, au nord du Japon, il atterrit, après maints déménagements, à Tôkyô. Encore étudiant à l'université, il remporte, en 1993, un concours de manga organisé par le magazine "Afternoon" de l'éditeur Kôdansha, avec Ka, Nanten, Kuma, Tôasa. L'année suivante, il entame Dainippon tengutô ekotoba, publié dans "Afternoon" jusqu'en 1997. Cette spectaculaire saga oppose, dans le Japon d'aujourd'hui, les humains aux tengu, légendaires créatures mi-hommes mi-oiseaux. Son graphisme proche du crayonné, appuyé par un trait épais et d'abondantes hachures, apporte un surcroît de vie à ses personnages aux poses formidablement réalistes. Parallèlement, Kuroda dessine des critiques humoristiques de films pour "Young Magazine Uppers", et des histoires courtes, regroupées dans le recueil Daiô en 1999. L'ouvrage est salué par des auteurs aussi reconnus et différents que Katsuhiro Ôtomo (Akira), Katsuya Terada (Saiyûkiden) et le charismatique Yoshimoto Yoshimoto, avec lequel il co-signe Asagao pour la revue annuelle "Comic Cue". Intarissable, Kuroda jongle de la science-fiction à la cuisine dans les récits composant Kurofune, paru en 1999 chez East Press. Après les brillantes variations sur l'aubergine, il a débuté en 2001 l'intrigant Sexy voice and Robo, pour Shôgakukan. Un auteur à suivre de près.