En cours de chargement...
Les masques, qu'ils soient au service du sacré, de la réjouissance ou de la dérision, sont des objets culturels quasi universels. Ils ont résisté au rationalisme et aux religions monothéistes. Ces dons d'ubiquité et de résilience confirment le mystérieux besoin de l'espèce humaine de devenir à l'occasion simultanément soi-même et un autre, au moins au niveau symbolique. L'auteur, sans doute du fait de sa formation, a appliqué à sa recherche de sens une analyse clinique des masques à l'instar du praticien qui caractérise des maladies à partir des signes en multipliant les points d'observation.
Il souligne l'extrême richesse expressive des masques, isole des invariants, comme l'androgénie de son usage, et trace des pistes pour expliquer ce qui pousse ainsi l'homme à se masquer et à éprouver autant de plaisir au spectacle des mascarades. La fortune des masques dérive probablement du sentiment d'incomplétude de la condition humaine, conduisant l'homme à rechercher par le masque la constitution d'un double avec soi-même (la gémellité), avec le complémentaire (l'androgynie), avec les esprits ou les ancêtres (le sacré et l'art).