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Dans sa langue d'avant notre parole, le plus lointain nous parle. De nous. De ce qui, en nous, est centre obscur, muet. Origine immémoriale. Dont le pressentiment nous éblouit alors. A la faveur d'une étoile. D'un astre chu. Ou d'une mère sur le bord de mourir. Toutes figures d'un savoir premier, celui qui "donne le jour" (...) La poésie se situe là : dans cette tension entre la volonté d'offrir le monde, de le prendre à pleines mains, c'est-à-dire à pleines images, pour en raccorder l'apparaître singulier à nos représentations toutes humaines ; et celle d'en maintenir l'irréductible distance.
Dire, mais dire ce qui excède le dicible. Et affronter, aussi, ce qui ne peut s'accepter. Hélène Basso