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"L'été fit son tour. Les raisins devinrent noirs ; les asters dans le jardin ouvrirent leurs boutons. Les hirondelles commencèrent à se rassembler sur les câbles télégraphiques ; elles se préparaient à partir". Une d'entre elles va rester. Son aile brûlée l'empêche de voler. Sa maman, avant de partir, lui a préparé ce pot en terre cassé qui avait roulé parmi les fleurs. Elle l'a garni de duvet pour son enfant, pour qu'il lui serve d'abri.
L'oisillon y passera l'automne triste, sans cesser de penser aux siens. Un jour, une goutte de rosée atterrit sur le joli aster qui se penche vers le pot. Ce n'est pas une goutte d'eau ordinaire, c'est une larme de maman, que le vent apporte. Une larme qui vient telle une tendre pensée, tel un souvenir cher et tenace, tel l'espoir des retrouvailles prochaines. Avec tendresse et sensibilité, Anguel Karaliitchev (1902-1972) évoque à travers ce conte intemporel la séparation entre la mère et son enfant, la différence, la solitude, et l'espoir du retour.
Les choses sont désignées par leur nom, sans détour (l'infirmité de l'oisillon, le départ, l'absence physique). Pourtant, le texte n'en est pas moins suggestif, offrant une émotion à vif, plus que des faits. Là est sa grande force poétique.