En cours de chargement...
Dans le Japon du XVIIIe siècle, lorsque certains penseurs commencent à ré-imaginer radicalement la société humaine et son contexte, le champ de la philosophie politique entre en ébullition. Ici, c'est une vue totalement "désenchantée" du monde naturel qui est avancée ; là, c'est le caractère non seulement inéluctable, mais encore positif des passions individuelles qui est affirmé ; ailleurs encore, c'est l'idée que les normes politiques et morales sont des inventions humaines, ou que la société est un réseau de relations purement contractuelles, que la raison est un instrument de critique et de calcul, ou encore que la compétition, le risque et l'échec, l'intimité, la vie privée et la responsabilité individuelle sont des choses positives.
Cet ouvrage veut décrire et comprendre des conceptions si novatrices qu'elles composèrent, en ne recourant jamais qu'aux vocabulaires existants, une "modernité indigène", et d'autant plus remarquables qu'elles apparaissent dans une société largement féodale, une sorte de dictature militaire encore épargnée par tout contact approfondi avec l'Occident.