A Tunis, en 1932. Sultana, jolie orpheline désargentée, est présentée à un riche Egyptien, Raoul Smadja, qui lui fait une étrange demande en mariage : il souhaite seulement qu'elle lui donne un héritier. D'abord humiliée, Sultana doit admettre qu'elle est tombée amoureuse de son séduisant prétendant. Aussi, n'ayant rien à perdre, accepte-t-elle de devenir sa femme. Son fiancé l'emmène aussitôt au Caire, dans sa somptueuse demeure, au bord du Nil. Sultana, reçue chaleureusement par sa belle-famille, d'origine judéo-syrienne, est admise par la bonne société cairote, où se côtoient musulmans, coptes, juifs, Grecs, Anglais et Italiens... Mais le mystère qui entoure son mari la fait souffrir. Elle donne bientôt naissance à des jumelles, puis à un petit garçon. L'accord conclu avec son mari lui impose alors de prendre ses distances et de vivre au rythme d'un curieux chassé-croisé sentimental. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, ce fragile équilibre vole en éclats. Sultana, qui pensait sa vie de femme terminée, rencontre un chirurgien allemand... Le destin de Sultana, mère généreuse et fervente amoureuse, s'inscrit dans les fastes et les tourments de l'histoire égyptienne. La magnificence de la cour royale, la population bigarrée et cosmopolite du Caire, la divine chanteuse Oum Kalsoum et la magnifique danseuse Samia Gamal, mais aussi la menace révolutionnaire, la nationalisation du canal de Suez et l'exil des Occidentaux défilent sous nos yeux. Une grande fresque orientale, qui, avec tout le talent de conteuse que l'on connaît à Nine Moati, fait revivre la splendeur passée des rives du Nil.