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A force de changer de ville, de métier, d'amours et quelquefois de nom, on mène une vie plus dangereuse que prévu. On se trouve obligé d'inventer des solutions imaginaires. On est jeté dans un roman perpétuel, alors qu'on ne cherche que son port d'attache. On est happé par un tourbillon. Ce temps divisé, ces éclairs de bonheur entre deux regrets donnent à l'existence un rythme particulier, celui de l'aventure, mémo quand on n'a pas le mur aventureux.
On finirait par lâcher prise. On finirait par renoncer pour de bon. Mais on n'est pas seul. Il y a un petit dieu qui se mêle des affaire humaines. Il est le juge invisible d'une partie sans commencement ni fin. Chaque fois que le jeu tourne mal, qu'on est en train de perdre pied, une chance surgit. Il faut la saisir sur le vif. Le petit dieu est le dieu de la vitesse. Il n'a pas l'esprit patient. C'est un dieu à cent visages, bien sûr.
Cent visages d'hommes, de femmes, surtout de femmes. Mais rien ne dit que c'est une fatalité. Fatale, en revanche, est la fin habituelle. Le ciel se couvre, l'orage gronde, la menace se précise. Il faut repartir sans faire d'histoire.