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Les contraires ont-ils une vertu créatrice ou pas ? Telle est la réflexion proposée par la trentaine de contributeurs de cet ouvrage, chacun à partir de son champ spécifique. Les exemples ne manquent pas de ces occurrences contraires venant ponctuer l'histoire des idées de leur force et de leur puissance. Les contraires peuvent-ils être la marque d'une nécessité consciente dans l'élaboration des formes et des démarches artistiques ? La thèse qui sous-tend cette réflexion collective propose de faire de la notion de contraires un concept théorique, dans le champ esthétique : tel dispositif de contraires produit tel effet, au sein de l'oeuvre, et entre dans une chaîne d'intentions ou de démarches réfléchies de la part de son auteur.
La validité de ce concept est soumise aux domaines de l'art moderne et de l'art contemporain : le dispositif contrarié, voire contradictoire, est fréquemment associé aux pratiques dadaïstes et post-dada ; il est présent, aujourd'hui, sous les formes de la performance, de l'installation et de toute oeuvre processuelle qui engage un rapport au temps présent, au sein d'interactions de plus en plus nombreuses et immédiates, tout particulièrement à l'ère numérique.
On propose d'aborder les contraires selon le point de vue des oeuvres, mais aussi, au-delà, à travers les gestes et les démarches qui les ont produites, en adoptant le point de vue de l'anthropologue.