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"J'avais tout juste vingt-trois ans au moment des faits. J'ai pris
soin de rapporter les éléments d'un point de vue affectif car,
dans ce genre d'affaire, on est sans doute plus blessé dans son
âme que dans son corps. Même si j'ai tenté d'être la plus juste
possible dans la retranscription de mon histoire, il se peut que
certaines informations soient incorrectes, déformées par le
prisme des souvenirs." En écho au propos d'Emilie K., les
commentaires du docteur Bernard Marc, médecin légiste
clinicien, explicitent ce crime particulier qu'est le viol, un
crime dont la victime, toujours vivante, doit supporter la
souffrance, un crime qui ne passionne ni les foules ni les
rédacteurs de faits divers et leurs lecteurs, ce viol qui ne
représente rien de moins que les deux tiers des crimes jugés en
France ! Ce récit est donc emblématique de celui de toutes
celles et de tous ceux, majeurs comme mineurs, qui ont subi ce
crime hier, le vivent peut-être aujourd'hui et le subiront
demain, car pas un seul jour ne se passe en France sans qu'un
nouveau viol ne soit commis, sans qu'un nouveau nom ne
s'inscrive à la liste des victimes.