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La question de l'altérité préoccupe plus que jamais notre esprit lié à la modernité. Cet ouvrage se propose de réfléchir à cette question à travers l'analyse de romans contemporains - plus particulièrement les oeuvres de Marguerite Duras, Pascal Quignard et Michel Butor - , et selon trois thématiques : la voix, la musique et le corps. Ces éléments incarnent tour à tour l'altérité dans les scènes littéraires.
Ils sont porteurs de l'étrangèreté, capable de remettre en cause la littérature, de faire vaciller son fondement de l'intérieur de sa structure, qui, au XIX' siècle, prétendait contenir un monde entier. Si la voix repose la question de l'écriture en ramenant celle-ci à son origine ambiguë, le corps, mettant en avant le désir, conduit la littérature vers ses propres limites où tout ce qui la forme - les mots, la langue, la pensée, etc.
- fait face à une différence irréductible, à travers la question du sexuel, de l'animalité et du silence. Quant à la musique, elle semble entretenir un rapport privilégié avec la littérature. Considérée souvent comme un art idéal dont la littérature doit suivre l'exemple, elle agit désormais en profondeur sur la littérature. Intériorisée dans celle-ci, la musique donne à penser à la fois la matière (qu'est-ce que la langue littéraire ? ) et la forme (qu'est-ce que l'acte poïétique ? ).
C'est dans ce lieu extrême où la littérature se reconnaît mal que la question du renouvellement devient peut-être possible.