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A travers ce récit, Le voyageur distant, s’esquisse le portrait intime du timide Henri Beyle; il deviendra, au gré de ses aventures picaresques, l’insaisissable Stendhal, promeneur impénitent, éternel sous-lieutenant comme le seront Julien, Lucien ou Fabrice, ces figures de papier dans lesquelles le romancier se coula, se dévoila. Henri Beyle quitta le Dauphiné à dix-sept ans pour gagner Paris ; ses cousins Daru, chez qui il résidait, l’entraînèrent dans le sillage de Bonaparte et de l’Armée de réserve en route vers l’Italie.
Il garda de son premier passage en Franche-Comté une image chaotique; arrivé en Italie, il se trouva confronté à la guerre et fut le spectateur distant de quelques escarmouches; il soutint cependant qu’il courut quelques dangers. D’autres voyages se succédèrent par les mêmes routes… Stendhal situa son roman, Le Rouge et le Noir, à Besançon. C’est dans les parages de cette ville, dans la province qui l’entoure et dont il découvrit pas à pas les mystères entre rochers, torrents tumultueux, petites villes industrieuses… qu’il prendra la mesure de Beyle : au terme du Rouge, Mathilde, l’épouse cachée de Julien, porte la tête fraîchement coupée du jeune homme au sommet des Monts-Jura, autant dire au ciel ! Ainsi, l’écrivain se paya-t-il la tête de Beyle! Naître, mourir, renaître…