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Il a prétendu qu'à un stade avancé de sa vie – après la mort par empoisonnement de ses deux chiennes, et une quatrième rupture d'avec une quatrième épouse, et le traumatisme de la destruction des deux statues de Bouddha à Bâmyân-Afghanistan ainsi que l'ablation de deux organes (appendice vermiforme et un demi-foie atteint de cirrhose), conjointement à l'épuisement des exemplaires de la première édition du livre qui a établi sa renommée, Anthropophobie, qu'il considère aujourd'hui comme pur charabia –, il a été foudroyé par une découverte intérieure, telle une révélation, qu'il avait dépensé une grande partie de sa vie à acquérir de la connaissance et que le temps restant de la première n'était pas suffisant pour faire fructifier la seconde, et il a réalisé qu'il était la victime d'un complot pernicieux au succès duquel il avait lui-même contribué inconsciemment et avec un affairement zélé, complot élaboré par une fatalité derrière laquelle il est peu probable de repérer un destin ou une volonté métaphysique.
Il a dit : " Laisse tomber l'Histoire. Tu dois toujours éviter trois pièges : prétendre la connaître, prétendre la faire et prétendre en tirer des leçons. Lire Hegel est l'étape première et obligatoire pour surmonter définitivement le besoin de lire Hegel. L'Histoire ne se répète pas mais elle se perpétue tout juste. Le défaut est dans l'être humain. L'Histoire chez d'autres êtres, plus conscients de leur misère existentielle et moins défaitistes et nombrilistes, n'aurait pas lieu de se répéter.
Le commencement du salut humain est dans les mathématiques... et son accomplissement, dans la musique ".