Né à Londres en 1950, Chris Claremont s'installe aux Etats-Unis dès l'âge de trois ans. Il entre chez Marvel en 1969, mais il n'envisage pas d'y faire carrière, pensant que les comic books sont un support sur le déclin. L'emploi temporaire d'assistant se prolonge cependant, et on lui confie en 1975 la série Iron Fist, sur laquelle il est rapidement rejoint par un certain John Byrne. Devant l'enthousiasme du jeune Claremont pour les nouveaux X-Men imaginés par Len Wein et Dave Cockrum la même année, Wein (alors rédacteur en chef de Marvel) lui confie les rênes de la série, pensant qu'il ne s'attirerait pas l'animosité des scénaristes plus confirmés.
En effet, à cette époque, X-Men est une série de troisième zone qui ne rencontre pas le succès. C'est à cette occasion que Claremont va exploser. Presque immédiatement et pendant quinze ans, il fait d'UncannyX-Men LA série phare de Marvel, le comic book auquel toutes les autres histoires de super-héros sont comparées. Sa collaboration avec les dessinateurs, de John Byrne à Paul Smith en passant par John Romita Jr et Jim Lee, est impeccable, et certaines des plus grandes sagas mutantes voient le jour.
Par la suite, Claremont ne réussit jamais réellement à reproduire ce petit miracle, mais il est suivi par les fans, que ce soit sur une maxi-série Aliens/ Predator, sur l'ambitieux Sovereign Seven chez DC ou sur Fantastic Four. Il revient régulièrement du côté des X-Men, s'occupant notamment de la série en 2000 ou, plus récemment, en écrivant une série consacrée à Diablo en 2014. Frank Miller est l'un des artistes majeurs des comics des années 80 et 90.
Que ce soit en tant que scénariste ou dessinateur, il est l'un des premiers à aborder le comic book de super-héros d'une façon résolument plus noire qu'à l'accoutumée, apportant de la maturité et de la respectabilité aux comics en général, grâce à des oeuvres comme The Dark Knight Returns ou la première mini-série Wolverine. Mais c'est avec Daredevil, dès le début des années 80, que ce natif du Maryland explose et définit quasiment à lui seul ce que peut être un super-héros urbain, créant le personnage d'Elektra et poussant le héros dans ses derniers retranchements au cours de la mythique saga Renaissance.
Dans les années 90, alors que l'influence de Miller se ressent au point que les comics deviennent noirs parfois jusqu'à l'absurde, il poursuit son chemin sur des oeuvres plus personnelles comme Sin City, Martha Washington et 300. L'auteur lui-même semble se radicaliser et partager la vision pour le moins extrême de la justice de ses personnages, prenant même des positions politiques très à droite qui gênent parfois le reste de la profession.
On ne le revoit que rarement, désormais, sur des comics de super-héros des deux principales maisons d'édition, l'un de ses derniers grands projets étant All-Star Batman and Robin pour DC, aux côtés de Jim Lee.
