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Emmanuel Kant s'est attaqué sinon à la métaphysique, du moins à sa méthode. Il lui reproche d'avoir l'ambition de parvenir à une connaissance scientifique de ce qui est en tant que tel et de dépasser ainsi les données de l'expérience sensible. La métaphysique classique de tradition aristotélicienne prétendait en effet parvenir à une véritable connaissance de Dieu, de la création, de l'âme, de la liberté.
Mais selon Kant, la métaphysique ne parvient en réalité qu'à des conclusions contradictoires qu'il nomme les " antinomies de la raison pure ". Les contradictions entre les divers métaphysiciens attestent cette impasse. Il ne reste donc plus à la raison qu'à se tourner vers elle-même et au mieux vers les conditions de la science des phénomènes et de la pratique. C'est en cela que réside le suicide de la raison théorique et métaphysique que met en lumière Michel Nodé-Langlois.
L'idée d'une métaphysique comme connaissance et science est devenue, d'après Kant, impossible. Pourtant, et c'est tout l'intérêt de ce livre, il est aisé de montrer que les contradictions exposées par Kant n'en sont pas. Elles reposent sur des interprétations erronées de la manière dont la métaphysique aborde les questions. S'il en est ainsi, les prétendues antinomies s'effondrent et la raison libérée du piège kantien peut reprendre le chemin de la spéculation théorique sur les grandes questions, avec l'espoir de les résoudre grâce à une connaissance véritable.