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Qu'avons-nous appris ? Pour faire court, le développement de l'Afrique est avant tout une question de Temps ; de rapport au temps, qui s'est détérioré, et d'Espace ; de représentation de l'espace, qui s'est altéré, deux catégories centrales, dont l'articulation stratégique, orientée en finalités, avait pourtant permis la construction du Sens indispensable à l'émergence des identités culturelles sénégambiennes, d'une part, et d'autre part, à l'éclat des civilisations ouest-africaines.
Mais, deux catégories dont le découplage progressif, à compter de la deuxième moitié du XVe siècle, suivi de l'autonomisation croissante de celles-ci - à la fin précisément de la traite, aussitôt relayée par la colonisation directe - aura entraîné une crise durable du Sens, dont l'Afrique de l'Ouest peine à sortir, un demi-siècle après les Indépendances des pays de l'ex-AOF. La crise du Temps long, combinée à une restriction brutale de l'Espace, au propre comme au figuré, aura fait basculer l'Ouest africain dans l'univers du pilotage à vue, et de ses expressions, l'irrationalité et le mysticisme, le recours à la magie et au merveilleux.
A quoi correspond, sur le plan de la cognition et de la rationalité, une crise des connaissances qui perdure jusqu'à nos jours. Certes, la Géographie est restée dans la mémoire vive des acteurs contemporains, sous forme de repères laconiques rémanents relatifs à l'espace, à l'étendue et au territoire ; mais il s'agit bien d'une Géographie ségrégée de l'Histoire de ces sociétés, laquelle s'est évanouie dans la nuit des temps, entraînant la fragilisation des hommes et des systèmes, des valeurs et des institutions.
Pour s'en sortir, il va falloir réarticuler Temps, Espaces et Société, c'est le B-A BA de la Prospective du Cours nouveau.