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Nés dans un cadre étroitement national et longtemps portés par la politique prédatrice des conquêtes militaires et coloniales, les musées aujourd'hui se découvrent, ou plutôt se redécouvrent, " universels ". Il ne s'agit évidemment plus, dans un monde globalisé, d'élire et d'imposer " notre " Beau. Il s'agit d'inventorier tout ce qui a échappé à l'appréciation de nos prédécesseurs et de deviner ce dont s'émerveilleront nos héritiers.
Soit, à la limite, de tout inventorier. Car Péguy le notait déjà dans Clio, le propre des modernes est de vouloir se regarder avec les yeux de la postérité. L'inventaire infini du patrimoine dans lequel nos sociétés sont engagées est une entreprise vertigineuse. Mais un vertige peut en cacher un autre. L'irruption de nouvelles formes muséales, d'Internet à Abu Dhabi, nous confronte à des séries d'images sans collection qui leur corresponde ou à des catalogues d'exposition sans murs pour les accueillir.
" Musées imaginaires " que tout cela ? Malraux a ici bon dos et l'abus qui est fait de sa célèbre formule n'est qu'un symptôme supplémentaire de désarroi devant les bouleversements qu'analyse ce numéro, conçu par Jean-Louis Jeannelle.