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Comment analyser et nommer les entreprises qui " vendent de la sécurité ", au-delà du gardiennage et de la propriété privée des individus ? Comment comprendre le phénomène de " privatisation " de certaines fonctions régaliennes concernant les activités de police, de renseignement, de contrôle des personnes aux frontières, de vente d'armes, de conseil en stratégie et opérations " anti-subversives " ? Ce numéro de Cultures & Conflits vise à discuter et à renouveler le débat en cours en montrant les apories des discours de légitimation des pratiques de certaines de ces entreprises, qui essaient de se fondre dans un continuum d'entreprises de " protection " en banalisant leurs activités comme si aider et porter la guerre à l'étranger était dans la suite logique de la pose d'une porte blindée pour un particulier effrayé, à tort ou à raison, par ce qu'il croit être la montée du crime.
L'axe central de ce numéro est de faire resurgir mi certain nombre de questions passées sous silence par le faux débat sur " quel est le meilleur et le plus légitime acteur en matière de coercition et de sécurité internationale : l'état ou le marché ? " Quelle est donc la socialisation des membres du personnel des entreprises para-privées de coercition ? Comment étudier la stratégie de délégation contrôlée des gouvernements à ces entreprises qui leur permettent d'envoyer des forces sans le déclarer, on d'augmenter les contingents dans certains domaines ou certains territoires qui sont pins illégitimes ou plus dangereux que d'autres ? C'est à ces questions, entre au ires, que les auteurs de ce numéro, issus d'horizons professionnels différents, tentent de répondre en posant les jalons d'une analyse renouvelée de ce que l'on pourrait appeler les formes contemporaines du mercenariat.